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«Le premier hôpital de France, c’est le domicile»

La crise sanitaire a mis le projecteur sur les prestataires de santé à domicile qui ont assuré en 2020 la continuité de la prise en charge de plus de deux millions de patients pour l’assistance respiratoire, la nutrition, la perfusion, la stomie et les troubles de l’incontinence, l’insulinothérapie par pompe, la dépendance et le handicap. Ils sont un maillon essentiel de la coordination entre les hôpitaux et la médecine de ville. En contradiction avec les ambitions qu’il affiche, ces acteurs sont les grands oubliés du ministère de la Santé.

Le gouvernement mise sur le virage ambulatoire, la prévention, la pertinence des soins, le développement de l’innovation, et souhaite un égal accès aux soins. Or l’action des prestataires de santé à domicile concourt à chacun de ces objectifs.

Pour améliorer l’efficacité des soins, les prestataires – des associations et entreprises de toute taille – ont fait le pari du numérique en développant le télésuivi et l’innovation organisationnelle. Avec une baisse tarifaire tous les quatre mois depuis dix ans, le secteur a subi une amputation de 36 % de ses budgets. Une cadence qui donne le vertige et n’est plus soutenable. Les économies d’échelle sont marginales dans ce secteur où le premier poste est celui des salaires des collaborateurs qui interviennent chez le patient. En revanche, la collectivité, grâce aux frais d’hospitalisation évités, économise très substantiellement.

L’exécutif peut-il encore continuer à confiner les prestataires de santé à domicile dans l’angle mort de notre système de santé ? De toute évidence, non. La politique du rabot budgétaire ne peut conduire qu’à une impasse : c’est le principal enseignement de la crise de la Covid.

Inconséquence. La rigueur a engendré l’inconséquence sanitaire. Envolés, les stocks stratégiques de masques, de produits de réanimation, etc. Disparues, les capacités hexagonales de production de médicaments. Nos hôpitaux sont exsangues. Et les déserts médicaux ont progressé. Voilà le résultat des décisions prises par une administration obnubilée par les comptes. Et c’est la collectivité qui en fait les frais, avec le « quoi qu’il en coûte », lequel se chiffre en dizaines de milliards d’euros.

A trop attendre, le gouvernement encourt le risque que les prestataires de santé soient engloutis dans la spirale dévastatrice des comptables. Qui, en cas de crise, sera présent pour permettre le retour à domicile de 40 000 patients, comme pour la crise Covid ? Que se passera-t-il si, demain, le premier maillon des soins de proximité disparaissait ? Ne vaudrait-il pas mieux donner les moyens à ce secteur innovant de réussir et en faire un modèle français exportable ? Le premier hôpital de France, c’est le domicile ! Et il faudra bien le prendre en compte et y consacrer les moyens qui s’imposent, parce que c’est efficient, parce que les Français le souhaitent et parce que c’est une question de bon sens.

Retrouvez la tribune sur le site de l'Opinion: https://www.lopinion.fr/edition/economie/premier-hopital-france-c-est-domicile-240155 

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