La santé à domicile est en péril. Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, il est demandé aux professionnels de ce secteur de réaliser 150 millions d’euros d’économies sur les prestations délivrées aux patients sur l’ensemble du territoire. Une coupe franche qui risque de fragiliser l’offre de soins de proximité alors même que les besoins n’ont jamais été aussi importants.
Cette approche purement comptable n’a aucun sens, et est particulièrement dangereuse pour les malades eux-mêmes. Acteurs essentiels de la chaîne de soins, les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD) accompagnent au quotidien les patients et leurs aidants. Ils interviennent dans le champ de la maladie chronique ou aiguë (maladies respiratoires, diabète, Parkinson, cancer…) et de la perte d’autonomie liée à l’âge ou au handicap.
Asphyxier ainsi la santé à domicile, c’est remettre en question le maintien à domicile de plus de 2 millions de personnes en situation de fragilité.
Asphyxier ainsi la santé à domicile, c’est risquer une baisse de la qualité de l’accompagnement, des prestations et des dispositifs médicaux délivrés à domicile.
Asphyxier ainsi la santé à domicile, c’est mettre en péril des milliers d’emplois qualifiés et non délocalisables.
Asphyxier ainsi la santé à domicile, c’est demander aux professionnels de soigner gratuitement 3 nouveaux patients sur 4.
C’est pourquoi, nous vous demandons de revenir sur le montant d’économies attendu , dans l’intérêt des patients et des milliers de professionnels du secteur.
En prenant le temps de la concertation, nous pouvons faire mieux ! Face aux enjeux majeurs que représentent le vieillissement de la population et le transfert de prises en charge de l’hôpital vers le domicile, nous pouvons créer des modèles innovants, à la fois moins couteux et plus efficaces pour des patients désireux de suivre leurs traitements chez eux. Monsieur le Président, prenons le temps de la concertation et construisons ensemble un système de santé ambitieux, juste et pérenne au service des patients.
Les prestataires de santé à domicile soutiennent l’aboutissement rapide de la réforme mais mettent en garde contre les effets d’annonce
Ils exigent des engagements du gouvernement afin que la réforme ne se fasse
Les syndicats des prestataires de Santé à domicile (FEDEPSAD, UNPDM, UPSADI) ont été convoqués lundi 1er juillet dans l’urgence avec l’ensemble des parties prenantes par le Ministère de la Santé. Après plus de 2 ans de négociations d’une réforme voulue par le Président de la République et attendue par les usagers, l’administration a annoncé qu’elle mettait unilatéralement fin aux travaux de concertation. Le ministère a décidé de publier en urgence les textes non aboutis, d’une réforme bâclée qui sera inapplicable et inopérante.